Ces 9 films de Louis de Funès ont été horribles à tourner
Publié le Par Alexis Savona
La réputation de Louis de Funès n’est plus à refaire. L’acteur français est très connu pour son fort caractère, ce qui a quelques fois engendré une mauvaise ambiance sur le tournage de ses films. Mais ce n’est pas la seule raison qui a rendu la mise en boîte de plusieurs de ses œuvres compliquée. Focus.
[MAJ : cet article est sorti en juillet 2023 et a été mis à jour en mars 2024]
Louis de Funès a une filmographie irréprochable. Plusieurs de ses films sont aujourd’hui culte, dont Le Corniaud, la saga Le Gendarme ou encore Oscar. Mais saviez-vous que le tournage de ces longs-métrages n’a pas été facile ?
Sommaire
Robert Dhéry et Louis de Funès, d’amis à ennemis dans Le Petit Baigneur
Robert Dhéry, qui a réalisé Le Petit Baigneur connaissait déjà Louis de Funès avant qu’il joue le rôle de Philippe Fourchaume dans son film. Tous les deux se sont rencontrés dans la troupe comique de théâtre des Branquignols, avant de se retrouver en 1968 sur le long-métrage. Bien qu’amis à l’époque, leur relation était très tendue sur le tournage de la comédie. Louis de Funès n’était pas du tout convaincu par les choix artistiques de Robert Dhéry et le faisait savoir sur le plateau. Le réalisateur a donc dû revoir ses plans pour faire plaisir à Louis de Funès, jetant au passage une ambiance glaciale sur le plateau.
Le Corniaud
Film culte de Louis de Funès, Le Corniaud est une œuvre incontournable dont le tournage n’a pas été simple. L’interprète de Léopold Saroyan a décidé de faire une grève lorsqu’il a constaté avoir moins de scène à l’écran que Bourvil. Bien que Gérard Oury, réalisateur du film, a assuré un temps d’écran équitable, Louis de Funès a organisé une projection surprise afin de prouver qu’il était moins présent. L’acteur a par conséquent décidé de ne plus improviser ses scènes. Face à sa colère, Gérard Oury a rajouté deux séquences : celle de la réparation de la voiture et celle dans la douche.
Sur un arbre perché
Sur un arbre perché raconte l’histoire d’Henri (Louis de Funès), qui prend en auto-stop un homme joué par Olivier de Funès, son fils, et une jeune femme incarnée par Geraldine Chaplin. Alors que leur voyage se passe sans embûche, la voiture tombe d’une falaise et se retrouve perchée sur un pin parasol. Cette fois-ci, ce n’est pas le fort tempérament de Louis de Funès qui a été difficile à gérer, mais plutôt la mise en scène. Il était très compliqué et surtout long pour les équipes de percher une voiture sur un faux pin parasol, et de filmer le tout en hauteur. Ils ont alors dû user d’ingéniosité afin de mettre en boîte le film, et surtout pour tourner dans les falaises de Cassis.
Louis de Funès ne supportait pas Yves Montand dans La folie des grandeurs
Bien que complices à l’écran, Louis de Funès et Yves Montand n’étaient pas du tout amis sur le tournage de La folie des grandeurs à cause de leurs divergences politiques. Interrogé par Le Parisien, le fils ainé de Louis de Funès est revenu sur le conflit entre son père et Yves Montand. Patrick de Funès soulignait que son père était « très à droite, bourgeois catholique, à la foi sincère et profonde, détestait les communistes » alors que l’interprète de Blaze était issu d’un milieu communiste prônant les valeurs de la gauche. Par conséquent, les deux comédiens ne s’adressaient pas la parole et ne dînaient jamais ensemble entre deux prises.
Hibernatus
Hibernatus est un vaudeville d’Edouard Molinaro, qui avait lui aussi du mal à s’entendre avec Louis de Funès. Ce dernier n’aimait pas être dirigé par le réalisateur, au point qu’Edouard Molinaro n’avait plus le droit d’être présent sur le plateau lorsque la star du film tournait ses scènes. Un jour, il a même été retrouvé par Michel Lonsdale (le professeur Loriebat) en train de boire un café seul, alors qu’une scène de Louis de Funès était en train d’être mise en boîte.
Louis de Funès contre Jean Lefebvre dans Le Gendarme à New York
Nouveau film pour une nouvelle guerre. Le Gendarme à New York a été rythmé par un conflit opposant cette fois-ci Louis de Funès à Jean Lefebvre. L’interprète de Cruchot n’arrivait pas à admettre la popularité de son partenaire de jeu, au point qu’il l’aurait coupé au montage. C’est d’ailleurs pour cette raison que Jean Lefebvre serait nettement moins présent dans le second film de la saga.
Si l’interprète de Fougasse assurait que Louis de Funès était jaloux de sa notoriété, Michel Galabru a remis les pendules à l’heure dans son autobiographie Les Rôles de ma vie. « Jean Lefebvre ne cachait plus sa jalousie envers Louis de Funès. (…) Il prétendait que de Funès avait fait couper plusieurs de ses scènes. Lefebvre avait un caractère curieux, avec une tendance à réclamer un peu continuellement » .
Oscar
Avant d’entrer en guerre dans Hibernatus, Louis de Funès et Edouard Molinaro ont lancé les hostilités dans Oscar. Le réalisateur se souvient du caractère bien trempé de l’acteur chez Télérama.
« Les conflits étaient sous-jacents jusqu’au jour où ils ont éclaté sur un détail. Sur le chapeau de la bonne ! Il voulait qu’elle porte un chapeau extravagant à partir du moment où elle devient baronne (…) Moi, je voulais lui mettre un chapeau normal… Il s’est fâché. A arrêté de tourner. Il a fallu que le producteur vienne faire le plénipotentiaire. Ce fut le moment de crise. Le reste du temps, il faisait la gueule. Il n’était pas hostile. Juste fermé.«
En plus de cela, l’acteur reprochait au réalisateur de ni réagir, ni rire à ses mimiques qui ont fait de lui une star. Au point qu’il a un jour lancé « Ça ne vous fait pas rire, ce que je fais ? » à la figure du réalisateur.
La Soupe aux Choux et Le Gendarme et les Gendarmettes
Le tournage de La Soupe aux Choux et du Gendarme et les Gendarmettes ont été très difficiles à cause de l’état de santé de Louis de Funès. L’acteur était très affaibli sur le tournage de La Soupe aux Choux en conséquence d’un infarctus survenu en 1974. La production a donc dû s’adapter pour avoir par exemple accès plus rapidement à des hôpitaux en cas de problème. Les scènes devaient aussi être tournées de jour afin que Louis de Funès puisse pleinement se reposer.
Le Gendarme et les Gendarmettes, qui a d’ailleurs été son dernier film, devait aussi suivre ces instructions. Le cardiologue de l’acteur était même présent sur le tournage en cas de rechute. Mais ce n’est pas seulement la santé de Louis de Funès qui était inquiétante sur le plateau. Jean Girault, réalisateur de la saga, a rencontré de graves problèmes de santé au point d’être hospitalisé avant même d’avoir bouclé le film. Il est d’ailleurs décédé pendant le tournage à cause de la tuberculose.
Alexis Savona
Rédacteur en chef adjoint